Ces deux actions sont obligatoires pour parler un même langage et garantir une même qualité de soins sur l’ensemble du territoire. Améliorer le (faible) niveau de littératie en santé sexuelle/vie intime implique d’investir dans l’éducation scolaire, puis dans la formation (universitaire, continue et thérapeutique) des professionnels et des personnes vulnérables. Dans ce but, l’AIUS propose trois axes synergiques : 1) clarifier la place et le rôle des principaux profes­sionnels de 1^ère ligne et de recours (figure C), 2) guider la prise de décisions et la posture soignante en recensant et rédigeant chartes, recommandations et référentiels de bonnes pratiques(figure D) en partenariat avec d’autres sociétés savantes (AFSOS, AFU, CNGOF…), 3) les implémenter via une stratégie nationale incluant des actions de sensibilisation, l’intégration dans les programmes régionaux de santé et d’éducation thérapeutique des popula­tions vulnérables ainsi que la mise à disposition d’outils pratiques labellisés (annuaires, plateformes, fiches et algorithmes diagnostiques et thérapeu­tiques, visio-tutoriels, etc.). Nos retours de terrain ont mis en évidence deux points-clés : 

• pédagogique : adapter les formations aux spécifi­cités des populations cibles (santé, médico-social ou éducation).
• éthique : protéger les populations vulnérables en leur assurant un même niveau de qualité et de sécurité tout au long des parcours sanitaires, éducatifs et de vie. Le droit à l’usage du titre doit être mieux réglementé, d’où l’exigence de corriger la confusion sémantique (amplifiée par les réseaux sociaux et les influenceurs) liée aux mots sexologue, sexothérapeute, sexoédu­cateur, etc., et de vérifier si les nombreuses qualifications et formations (notamment proposées sur Internet) ont un niveau suffisant pour être accréditées ou certifiées dans le cadre d’une inscription au répertoire spécifique de France compétences.

Figure C : Modélisation de la place et du rôle des professionnels de santé dans les parcours de soins et de vie pour le cancer (adaptables à toutes les populations vulnérables) (in INCa 2021). 

Figure D : Multi- et transdisciplinaire, le réfé­rentiel national INCa/AFSOS 2021 est un outil de référence. Rédigé sur le mode du « pourquoi, pour qui, pour quels troubles/préoccupations, par qui, comment, quand, quelles actions, quels outils, envoi au sexologue, rôle et place du partenaire », il inclue un prérequis sur la santé sexuelle et la vie intime à connaître par tout professionnel de santé. IL aborde les principales problématiques et actions à mener tout au long des parcours de soins et de vie ainsi que diversesparticularités (âge, minorités, socioculturelles, etc.). Point fondamental, la quasi-totalité de ses recommandations sont adaptées aux maladies chroniques et aux autres popula­tions vulnérables.