Pourquoi ? La vie sexuelle et intime se carac­térise par une variabilité temporelle liée à de multiples facteurs (personnels et/ou environnementaux). Ces interactions temporelles entre dimensions biologiques, dyadiques et sociales soulignent l’aspect trop réducteur d’une approche monodisciplinaire. La meilleure illustration est les liens prouvés entre dysfonctions sexuelles, anté­cédents de violences sexuelles, lacunes en savoirs sexuels et intimes, et situations de vulné­rabilité. 

Quelle temporalité ? Le plan Aius englobe dans un même continuum, les trois temps prioritaires pour les parcours de santé (y compris sexuelle/intime) : la préve­ntion, le prendre soin (« care ») et le rétablissement (« cure » ou traiter pour réparer/guérir). La promotion et l’éducation à la santé sont actuellement trop peu pris en compte. Comme le « care » et le « cure », ils font partie des soins de support, eux-mêmes partie intégrante des parcours de soins, de rétablissement, d’éducation et de vie. Intégrer la prévention dans la tempo­ralité de chaque individu aide à répondre à l’objectif de la SNSS 2017-2030 : « assurer un état de bien-être physique, émotion­nel, mental et social lié à la sexualité, de la naissance à la vieillesse, pour l’ensemble de la population ». Chronologiquement, cette appropriation du temps long (figure) inclut le développement de la sexualité génitale et identi­taire, puis la vie relationnelle sexuée, la fertilité et la construction (ou non) du couple, son maintien et/ou son changement. L’approche de la sexualité ne doit pas être défensive mais préventive et positive. La santé, les droits et le plaisir sexuels sont trois aspects essentiels (mais inter­dépendants et indivisibles) pour la satisfaction et le bien-être sexuel et… global. Ils s’inscrivent dans une démarche éthique de bientraitance, facteur de lien social et de résilience.