Pourquoi ?  Une majorité de professionnels de santé ne sachant pas bien où situer les difficultés sexuelles/intimes, les assimilent encore trop souvent à un problème de « confort » non ou peu médical. La réponse est simple : dans les soins de support. 

Que sont les soins de support ? Ce sont l’ensemble des soins et soutiens qui gère les conséquences d’une maladie (et plus largement de toute vulnérabilité) et les effets indésirables des traitements. D’abord définis en oncologie, leur intérêt a été prouvé pour les morbidités chroniques. Axés sur l’analyse globale des besoins (patients et proches aidants), ce droit fondamental de toute personne atteinte de cancer fait partie intégrante, dès l’annonce, des parcours de soins et de vie. Avancée majeure, la stratégie décennale 2021-2030 de lutte contre le cancer les a identifiés comme indispensable, non seulement à la qualité de vie, mais aussi au contrôle du cancer et à son accompagnement global. Ils sont devenus un enjeu soignant majeur pour la pertinence des soins (et donc d'un meilleur bien-être) : a) en préservant ou réhabilitant les capacités fonctionnelles, b) en allégeant ou supprimant le fardeau symptomatique (sur le plan physique, mental, social, conjugal et… intime) ! Ainsi, depuis 2017, prévenir et traiter les troubles de la sexualité est un soin de support à proposer automatiquement en cas de cancer (recommandation de grade A).

Place de la sexualité ? Ce positionnement dans les soins de support est essentiel car il donne tout son sens à l’évaluation clinique routinière de la santé sexuelle et de la vie intime. En termes de vécus et de besoins, les millions de français(e)s en situation de vulnérabilité(s) ont aussi le droit à bénéficier d’une vie intime/sexuelle satisfaisante. Par conséquent, tenir compte des impacts négatifs sur leur vie intime/sexuelle est un enjeu de santé individuelle (parcours de vie) mais aussi, publique (charge de morbidité). De fait, prévenir, repérer et prendre en soins ces difficultés courantes sont une priorité puisque la santé sexuelle et la vie intime sont indissociables de la santé globale et du bien-être, du fait de leurs interdépendances étroites et interactives. Point clé, tout professionnel intervenant dans les parcours (soins, vie et éducation) des personnes vulnérables doit s’approprier désormais cette dimension « soin de support », inhérente à la médecine centrée sur la personne et... aux dysfonctions sexuelles/intimes.

Soins "socle"

Soins complémentaires (2017)