Pierre Bondil

Pourquoi ?

Une difficulté majeure actuelle est le petit nombre de professionnels sachants en santé sexuelle et/ou vie intime, d’où l’impossibilité de répondre à l’ampleur des besoins et des iniquités/inégalités. Cependant, le professionnel de 1^ère ligne n’a pas besoin d’être un sachant. Sauf cas particulier, informer et s’in­former sont accessibles à tous sans prendre beaucoup de temps.

Quelles solutions ?

Les seules réalistes sont : a) d’impliquer tous les acteurs potentiels de proximité de 1^ère ou 2^ème ligne intervenant dans les parcours de soins, de santé et de vie, b) de hiérarchiser les besoins (patient/couple) selon leur nature et leur sévérité (tableau). La formation de 1^er niveau prévue pour tous dans la SNSS devrait permettre trois objectifs : 1) répondre aux problématiques simples (les plus fréquentes), 2) repérer les personnes/couples ayant le plus de besoins, 3) propo­ser les réponses les mieux adaptées (information, conseils, réassurance, orientation, accompagnement, traitement) (figure). Ce niveau de base suffit le plus souvent : une majorité des besoins ne nécessite pas un avis de recours. Ce modèle de gradation (besoins/réponses) cible les efforts vers les personnes qui en ont le plus besoin (à risque élevé ou très fragiles) relevant souvent d’une approche interdisciplinaire coordonnée. Des formations complémentaires permettent aux professionnels plus motivés d’acquérir les compétences nécessaires.

Tableau : Critères aidant chaque professionnel à personnaliser sa réponse.

Figure : Modélisation de la place et du rôle des professionnels de santé dans les parcours de soins et de vie pour le cancer (adaptables à toutes les populations vulnérables) *.

In référentiel « Préservation de la santé sexuelle et cancers » (INCa 2021).